Le Château de Bénéauville

Situé sur la commune de Bavent, le Château de Bénéauville est un monument remarquable qui n’a guère d’équivalent en Pays d’Auge.

Son appareil de brique et de pierre, la façade rectiligne et son immense toiture en forme de hache, en font un spécimen unique d’architecture.

S’il est Augeron par son matériau, il se rattache à la plaine de Caen par une certaine raideur des lignes et par le maître d’oeuvre qui l’a construit à la fin du XVIe siècle, originaire d’Amblie (Canton de Creully).

À l’intérieur, les cheminées du Château de Bénéauville nous renseignent sur le goût des gens de la renaissance pour la littérature antique, la mythologie, et l’écriture Sainte.
Dans la salle à manger, c’est Actéon qui est changé en cerf. Dans les chambres du premier étage, admirons la cheminée polychrome représentant Hercule terrassant l’hydre. Méditons sur la grande patience de Job et voyons « Comment Salomon rendait des jugements admirables ».

Les peintures des plafonds de la bibliothèque sont chargés d’écussons familiaux, de corbeilles de fruits et de fleurs alors que les plafonds du premier étages et de la salle à manger représentent de petits paysages qui ont gardés une étonnante fraîcheur de coloris. Ces merveilleux décors ont été achevés et sont datés : « Octobre 08 1636 ».

En 1782 le Château de Bénéauville fut vendu à Pierre-Bernardin Victor Housset de Catteville, trésorier des guerres demeurant à Caen et fut revendu plusieurs fois jusqu’à son huitième et actuel propriétaire M. Philippe Augais.

Il est à noter, qu’en 1897 le Château à fait l’objet d’un leg de M et Mme Duquesne au bénéfice de l’Orphélinat des Arts, crée par quelques femmes artistes célèbres, dont Sarah Bernhardt.

Il hébergea pendant un courte durée les orphelines de cette institution qui purent apprécier les bienfaits d’un séjour en Normandie.

Aujourd’hui le Château de Bénéauville se présente à nous, à peu près comme au 16ème siècle, à l’exception des deux petits pavillons des XVII et XVIII siècle qui flanquent élégamment la façade. C’est également au 17e et 18e siècles qu’on aménagea les cheminées du deuxième étage et certaines boiseries des pièces de réception. Il est de nos jours précédé d’une large et noble avenue de platanes.

Dans la bibliothèque, un manteau de cheminée provenant du Château de Sully sur Loire vient compléter l’admirable ensemble que nous avons décrit.

« Le Château de Bénéauville est un émerveillement. Cette oeuvre est unique, elle ne peut être comparée à aucune autre. c’est peut être le Château le plus curieux, le plus complet, le plus inattendu de notre Pays d’Auge. »
(Henri Pellerin; paru dans la revue le Pays d’Auge-Aout 1957 ).